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Salles

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Le SCA soutient le Manifeste des 20, de l'ACID et du GNCR

L'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) et le GNCR (Groupement National des Cinémas de Recherche) ont organisé les 12, 13 et 14 mars des projections "test" afin de marquer le triste anniversaire de la fermeture des cinémas et de protester contre la non-réouverture des lieux culturels.
20 cinémas aux quatre coins de France ont ainsi accueilli des projections et rencontres avec des cinéastes autour de films soutenus par l'ACID et/ou par le GNCR, dans le respect le plus strict des consignes sanitaires.

Cette mobilisation a également pris la forme d'un manifeste, signé par 54 syndicats et organisations, dont le SCA, et par près de 2.000 personnes (plus de 450 cinéastes, 490 spectateurs.trices et 1.400 professionnel.lle.s) qu'il est possible de signer ICI.


LE MANIFESTE DES 20
(dans Libération du 16/03/2021)

Il y a un an, les salles de cinéma ont fermé.
Il y a un an, cela était sans doute la seule chose à faire.
Avec l'été, les salles ont rouvert, en veillant avant tout à la santé des spectateurs et des spectatrices. Ces retrouvailles furent belles, émouvantes. Le cinéma nous avait manqué.
Mais sont venus les couvre-feu, une nouvelle fermeture des salles, puis une hypothétique réouverture finalement avortée.
Et nous n'avons pas compris.
Nous n'avons pas compris les décisions d'un gouvernement qui admet lui-même, dans ses prises de parole publiques, des faits solidement et scientifiquement établis, à savoir que les lieux de culture – et singulièrement les salles de cinéma – ne sont pas des foyers de contamination.
Depuis plusieurs mois, nous vivons donc dans l'expectative et l'incertitude, tandis que la morosité croît, tandis que l'absurdité de ces consignes se fait de plus en plus jour, tandis que nous nous atomisons, renvoyés à nos solitudes plus ou moins connectées. Adieu commun, bonjour tristesse.
Ce week-end, nous avons décidé de refuser cet état de fait et d'oser, tout simplement, faire notre métier : ouvrir des salles, accueillir du public, montrer des films.
En agissant ainsi, nous avons montré que l'accès à la culture peut et doit être garanti, même et surtout dans une telle période de désarroi collectif.
En agissant ainsi, nous avons montré que nous sommes capables d'accueillir des spectateurs et des spectatrices dans le respect d'un protocole sanitaire solidement éprouvé, et avec ce même sérieux pouvoir accueillir les classes et continuer à participer à l'éducation artistique de tous les enfants privés d'art et de culture.
En agissant ainsi, nous avons pris nos responsabilités et assumé avec fierté notre mission d'intérêt général. Alors que nous n'avons jamais autant été pris dans un flux ininterrompu d'images et de signes, la pause et la réflexion que la séance de cinéma permet, le recul qu'elle donne vis-à-vis du tumulte du réel, tout cela contribue à nous maintenir en éveil, conscients, pleinement sujets. Il en va de l'expérience commune qu'offre la salle comme de la démocratie : il nous incombe de la chérir et d'en prendre soin.
C'est ce que nous avons fait. Ni plus, ni moins.
Nous avons entr'ouvert nos salles pour faire du triste anniversaire de la fermeture des salles de cinéma une fête collective propice à contrer le marasme général par la joie d'être ensemble, tous ensemble.
En ouvrant nos salles, nous avons l'espoir et l'ambition d'avoir ouvert une brèche.
Nous affirmons la nécessité de remettre les lieux de culture à la place qui leur revient et dont ils ont été chassés : au cœur de la cité et donc au cœur du discours politique.
Nous résistons, nous persisterons.

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