À la Mostra de Venise, le film français À pied d’oeuvre, réalisé par Valérie Donzelli, a été distingué par un prix prestigieux : celui du meilleur scénario. Le SCA félicite chaleureusement les deux scénaristes, Valérie Donzelli et Gilles Marchand, justement récompensés pour la qualité de leur travail sur ce film, adapté du livre éponyme de Franck Courtès.
Le SCA ne peut que se réjouir de la reconnaissance et la mise en lumière ainsi apportée aux auteurs du scénario, qu’il soit original ou adapté - et nous savons bien que l'adaptation ne leur demande pas moins de travail !
Le Jury de la Mostra lui-même, les institutions culturelles françaises, au premier rang desquelles le Centre national du cinéma et le Ministère de la Culture, leurs représentants, et quelques supports de presse, ont bien sûr nommément félicité Gilles Marchand et Valérie Donzelli pour ce beau prix.
Toutefois, le SCA déplore que pour de nombreux médias, ce prix du scénario apparaisse comme attribué à un film plutôt qu’à ses scénaristes - les deux auteurs du scénario n’ayant pas même été cités dans la plupart des messages et articles relayant l’attribution du prix du scénario. Là où le soir même plusieurs médias étrangers (Variety, Hollywood Reporter, l’agence de presse AP…) citaient bien les deux auteurs, des journaux français spécialisés dans le secteur du cinéma, ou des journaux reconnus pour la qualité de leur service culturel en matière de critique cinématographique, omettaient purement et simplement de mentionner le scénariste Gilles Marchand au profit de la réalisatrice Valérie Donzelli.
La raison est peut-être à trouver du côté des agences de presse. Alors que l’américaine AP (Associated Press) cite les deux auteurs, comment ne pas être choqué que la française AFP, principale agence de presse française et média de référence, ne cite que la réalisatrice.
Dans un communiqué récent, le SCA signalait la nécessité d’encourager et de préserver la critique de cinéma. Nous connaissons les conditions d’exercice difficiles des journalistes, qui sont celles de très nombreux travailleurs de l’esprit. Aussi, le SCA souhaite avec force que cette étrange annonce d'un prix du scénario sans ses scénaristes permette à tous et toutes de réfléchir, d'infléchir et au besoin, de corriger, le traitement des articles et communications concernant l’écriture des films par les scénaristes, primés ou non.