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Littérature et Cinéma : adapter ou s'adapter ?

En amont des tables-rondes sur l'adaptation cinématographique le lundi 18 mars prochain au CNC, le SCA a lancé un appel à participation auprès de ses adhérentes et adhérents.
Points de vue de scénaristes !


OLIVIER GORCE

« Un roman très cinématographique », a dit la critique. Sous-entendu : facile à adapter. Mouais. Y a deux trois belles images, mais dès qu’on met le nez dans le moteur, rien ne tient. « Quand même, l’histoire est déjà là. Ça devrait aller vite…», insiste la production. Cauchemar.

Adapter l’oeuvre d’une écrivaine ou d’un écrivain un tant soit peu reconnu(e), ou ne serait-ce que médiatique, est le moyen le plus sûr de disparaître pour un scénariste : un film de X, adapté d’Y. Par qui ? Va savoir

Si les adaptations sont si nombreuses, c’est qu’il est plus facile de lire un livre qu’un scénario. Chacun peut s’imaginer le film à venir, d’où un risque accru de déception. Mais en attendant, le film se fait.

« Je suis un inadaptable, inadaptable et deux chaises. » (paroles d’un groupe punk de ma jeunesse)



Marion Desseigne Ravel et Olivier Fox ont tout deux travaillé à l'adaptation du Horla, de Guy de Maupassant.


MARION DESSEIGNE RAVEL

Lorsqu’on m’a proposé de travailler sur une adaptation contemporaine du Horla de Maupassant, j’en ai d’abord parlé avec une amie plus expérimentée. Je me souviens de sa remarque : les classiques et les best-sellers c’est l’enfer, tout le monde connait l’histoire, tout le monde a un avis. 
Et plus que de l’histoire, on se souvient de l’émotion qu’on a ressenti, de l’amour qu’on a eu pour le texte même si certaines péripéties ont disparu de notre mémoire. S’il a aimé le livre, le spectateur du film sera, c’est certain, un juge plein d'attentes et intransigeant.

Ça n’a pas loupé. Dès que je rencontrais un ami, une connaissance, et qu’en voulant répondre à la question « tu travailles sur quoi en ce moment ? », je lui répondais « une adaptation du Horla de Maupassant », la réaction était immédiate. « Ah oui, je connais, je l’ai lu au collège ; c’est un texte qui m’a énormément marqué ; j’ai encore mon exemplaire du livre de poche tout corné à la maison ; j’ai même pensé à l’adapter figure-toi ; c’est le truc avec le type qui devient fou ? ; au fond c’est grâce au Horla que j’ai découvert la littérature… » 
Comment rivaliser avec ça ?

J’ai donc décidé que je n’adapterai pas le Horla, que je n’essaierai pas d’être fidèle au texte, ni d’être à la hauteur de Maupassant. 

La chose que je pouvais faire, en revanche, c’était me poser la même question que lui, un siècle et demi après lui, dans un contexte complètement différent. 

Adapter, c’est faire un pas de côté ; adapter, c’est aussi oublier. Oublier le texte de départ, sa langue, sa structure. Oublier son décor, pas de Normandie, pas de grande demeure bourgeoise. Oublier les détails, oublier l’océan. 

Etre ailleurs : à l’endroit de la peur du personnage, de son vertige existentiel. A l’orée de la folie avec lui. 

Se demander comment la peur du héros de Maupassant - qui n’a d’ailleurs ni nom, ni visage - continue à exister dans nos angoisses du XXIème siècle. En quoi cet homme bourgeois d’un autre temps traverse-t-il quelque chose que je peux encore, aujourd’hui, comprendre et ressentir, réactualiser et réincarner ?

Le film terminé et diffusé, il me reste toujours un mystère : avoir trouvé un Horla en ayant pourtant pris tant de détours. 

(Le Horla a été écrit à 6 mains, avec Olivier Fox et Olivier Desplat, sur une idée originale d’Olivier Fox, que je remercie grandement de m’avoir fait confiance)

OLIVIER FOX

Adapter un texte, un grand classique d’un auteur célèbre, comme j’ai pu le faire avec le Horla de Guy de Maupassant, c’est d’abord avoir la joie de travailler avec le meilleur coauteur possible puisqu’il a à la fois énormément de talent et en même temps c’est vraiment le coauteur le plus agréable du monde… puisqu’il est mort ! Et vraiment, c’est formidable, un coauteur mort ! On peut faire ce qu’on veut de son texte, de sa structure, et même comme diraient les jeunes « lui faire la misère », il ne peut pas réagir, puisque comme je l’ai dit, il est mort ! Mais ah, oui bien sûr, comme tous les morts, il peut venir vous hanter… reste en effet l’esprit de l’auteur et cet esprit doit être respecté. Trouver ce qui est au centre de l’histoire, au centre du thème inexorable , peut-être même dans l’inconscient du texte. Raconter l’anxiété de l’humain dans le quotidien. Parler encore du lien indéfectible et intime entre le bien et le mal en adaptant Jekyll and Hyde de Stevenson par exemple, comme je le fais actuellement. C’est ça, je pense adapter. Trouver ce qui est universel, intemporel, et parfois oublier tout le reste pour raconter une histoire neuve, sur l’os, en connexion avec les névroses de l’époque. Garder le texte original comme un échafaudage et rester libre.
Merci Guy et à vous tous, auteurs morts… et à charge de revanche !

Poterne nord de Mycènes, dont Oreste était roi
(photo Michel Hugues)

CECILE VARGAFTIG

Le mois dernier, j’ai donné à mes étudiants l’exercice suivant : racontez la vie d’Oreste en 7 séquences. Je voulais les faire travailler sur les ellipses. Je n’avais pas mesuré la puissance de l’exercice d’adaptation, quand il est libre, et qu’il ne se résume pas à la reproduction. On oublie peut-être trop souvent qu’il n’y a pas d’adaptation sans point de vue, sans regard. Chaque lecture est unique.

J’ai découvert autant d’Oreste qu’il y avait d’étudiants. Il y en a même un qui n’a pas voulu qu’Oreste tue sa mère, c’était trop affreux, a-t-il dit. Il y a eu un Oreste amoureux, qui a tué sa mère et son beau-père dans le seul but de reconquérir Hermione ; il y a eu un Oreste manipulé par un groupuscule masculiniste, un autre influencé par un Appolon tellement lâche qu’il préfère s’enfuir, le meurtre accompli, en disant qu’il ne comprend rien aux humains. Il y a eu un Oreste qui traversait les siècles, un autre déguisé en petite frappe des années 90. Il y a eu un Oreste acquitté par les dieux, un autre acquitté par les humains. Clytemnestre a habité un chateau de l’antiquité, mais aussi un HLM. Elle s’est montrée garce, ordurière, mais aussi émouvante. Agamemnon s’est mis à ressembler à tous les pères divorcés, trahis, incapables, Egisthe à tous les beaux-pères secrètement détestés par les enfants de leurs amantes. Il y a eu des vies sans enfance, des vies sans vieillesse. Des meurtres hors champs. Des meurtres plein cadre.

Et par la grace du mythe, nous avons tous ensemble redécouvert la puissance de la fiction, qui ne réside pas uniquement dans la force d’une histoire, mais aussi et surtout dans la manière dont elle vient nous chercher, dont elle nous regarde. Dans la manière dont elle nous oblige à nous dévoiler."



GLADYS MARCIANO

Le projet d’écrire l’adaptation pour l’écran d’un roman que l’on aime est un moment très excitant et vertigineux.
Malgré une base littéraire plus ou moins solide, parfois même davantage un ton, il va falloir pénétrer l’âme du texte pour s’en inspirer et lui donner une forme cinématographique, libre et nouvelle.
Contrairement à ce qu’imaginent parfois certains producteurs, le travail à faire peut s’avérer tout aussi important, en quantité et en durée, que pour l’écriture d’un scénario original.
Transformer cette matière littéraire en matière cinématographique nécessite une vision des auteurs qui s’en emparent, une multitude de choix, et la recherche d’une pertinence, d’une correspondance entre le roman et la période où l’on écrit, et celle qui suit, celle de la sortie en salles, au moment où le public le découvrira et le recevra.
Je suis très curieuse de lire le roman « La zone d’intérêt » de Martin Amis (456 pages) depuis que j’ai vu son adaptation par Jonathan Glazer, récit aux scènes épurées et à la matière aussi visuelle que sonore.
Il semble que ce film se pose là, en termes d’adaptation, bien sûr par sa force cinématographique, par les libertés que le réalisateur semble avoir prises avec le texte, mais aussi parce qu’il résonne avec la période que nous vivons.



GUILLAUME LAURANT

Rendre à César : 
Jusqu’en 2002, l’académie des Césars ne proposait qu’un seul césar du scénario englobant scénario original et scénario adapté, alors que les Baftas et les Oscars distinguaient déjà depuis longtemps les 2 catégories avec cette formulation : 1 : "Bafta/Oscar du meilleur scénario original", 2 : "Bafta/Oscar du scénario adapté d’une œuvre pré-existante". Après 2002 les Césars se sont décidés à les imiter à un détail près. La formulation choisie par l’académie est celle-ci : 1 "Le césar du scénario original", 2 "le césar de l’adaptation ». À la différence des anglais et des américains les français ont donc gommé en passant la mention de « scénario ». En France on peut donc être éligible dans cette catégorie sans être du tout crédité au scénario et aux dialogues. Le fait d’avoir réellement écrit ou non le scénario et les dialogues est donc facultatif pour être éligible dans cette catégorie. C'est symptomatique du déni du statut d’auteur du scénariste dans notre milieu. 

La plus belle des trahisons :
On me demande souvent comment s'est passée la relation avec l’auteur de l’œuvre que j’adapte. Victor Hugo m’a laissé une liberté totale, mais des membres de la « société » de ses « amis » m’ont quasi insulté lors d’une projection publique. Anne Wiazemski m’a dit que si elle devait réécrire son roman, elle me piquerait des idées. Sébastien Japrisot m’a prévenu : « tu fais ce que tu veux, je m’en fous complètement », Sempé est devenu un ami très proche. Mais c’est en adaptant mon roman pour J’ai Perdu Mon Corps qu’une évidence m’est apparue : on n’est jamais aussi bien trahi que par soi-même, comme dans la vie en fait.



NADINE LAMARI

Ramener au présent même si on reste dans le passé, et redonner vie. 
Ne pas avoir peur de s’éloigner pour se rapprocher.
Adapter et s’adapter.
La justesse et la précision, comme toujours en scénario.
Une responsabilité en plus, aucun travail en moins.
Traduttore, traditore : la fidélité à l’esprit.
Le plaisir d’amener ailleurs – voir, lire, écouter l’œuvre originale.
Rechercher les œuvres des origines aussi, et embrasser celles de la descendance : le film adapté est un maillon d’une chaîne parfois invisible, mais bien existante.

Et là, je contemple mon prochain travail d’adaptation (oui, j’en commence une) :


FREDERIQUE MOREAU

Adaptation, l’improbable scénario 

Plutôt que parler d’adaptation, j’utilise le mot transposition, le changement de support - de l’écrit au film- impliquant le passage d’une condition à une autre. 
En tant que scénariste je m’adapte comme je peux au texte initial le livrant à l’imaginaire du réalisateur dont j’attends, chaque fois ingénument, qu’il transcende et le texte original et le scénario. 

3 expériences. 

Un ciel radieux, roman graphique du mangaka Jiro Taniguchi. Réalisé par Nicolas Boukhrief, unitaire Arte. Prix du syndicat de la critique. 2017

Fan du travail de Taniguchi, je rêvais d’adapter Le Chien Blanco ou Le Sommet des Dieux. Les deux trop chers en images réelles, Europacorp nous proposa Un Ciel Radieux. L’histoire d’un père de famille en burn-out qui tue accidentellement un jeune motard et dont l’esprit s’incarne dans le corps du jeune homme le temps d’une double rédemption, celle du motard vis-à-vis de ses parents et celle du père de famille négligeant sa femme et sa fille. 
Obtenir le droit d’adapter Taniguchi fut concrètement long et difficile, plus d’un an et demi. Sans la motivation de jeunes responsables de la section manga chez Gallimard nous n’y serions pas parvenus. Nous avons bien peinés sur la transposition d’une bande dessinée en film. Le roman est un récit simple dont l’émotion principale est générée par le style du dessin, la beauté de son trait. Près d’une quarantaine de pages laisse place à ce plaisir, mais raconte peu et l’intrigue policière procède par ellipse ou même simplification, le côté enquête n’intéressant pas l’auteur. Nous avons dû faire des choix. Nicolas voulant respecter la ‘ligne claire’ héritée d’Hergé a choisi de ne faire que des trucages à l’ancienne, de styliser la décoration des intérieurs et des dialogues dès l’écrit, pensant à une bande musicale minimaliste confiée à Rob. Nous avons été soutenus par le producteur Edouard de Vésine et la collaboration avec Arte s’est très bien passée. Enfin, grand bonheur, nous avons eu le plaisir de rencontrer Taniguchi qui recevait un hommage à Angoulême. Moment touchant avec un auteur épris de shintoïsme, qui a validé nos choix et proposait même de venir sur le tournage. Très malade, il ne put se déplacer et mourut sans avoir vu le film. 
Au final une expérience douce avec un grand dessinateur et un réalisateur ami. 

Oblomov, réalisé par Guillaume Gallienne, dans le cadre de la série de films produits avec la Comédie Française, Agat Films. Prix meilleur espoir féminin pour Adeline Dhermy, Luchon 2017
Cet unitaire m’a été proposé par Guillaume Gallienne, grand connaisseur de littérature russe, interprète d’Oblomov à la Comédie Française sous la direction de Volodia Serre. 
Cette adaptation est déjà celle d’un texte du roman, lui-même transposé pour le théâtre dans une nouvelle traduction d’André Markowicz.  
Guillaume ayant interprété plus de 100 fois le personnage d’Oblomov, il s’était depuis longtemps affranchi d’un de ses romans cultes. 
Amoureux tous deux du cinéma russe, l’idée nous est venue de lui rendre hommage en  réinventant l’univers mental d’Oblomov. La collaboration avec la Mosfilm pour les droits a été fluide et nous avons choisi les extraits en réécrivant chaque fois selon leur disponibilité. 
Le scénario s’est vite résumé ainsi : Au milieu de son cinéma mental en ruine, Oblomov ne vit qu'à l'horizontale. Il passe ses journées en robe de chambre à donner ses lettres de noblesse à la paresse. 
Le projet, pour raison budgétaire, était contraint par une unité de lieu, la maison d’Oblomov. Ce fut la scène de théâtre de l’ambassade de Roumanie, palais de Béhague du XIXème sur laquelle nous pouvions projeter les extraits et créer trois espaces distincts autour de la méridienne sur laquelle Oblomov passe sa vie. 
L’expérience était passionnante car j’étais présente au tournage, modifiant le scénario en fonction des idées de Guillaume qui maitrisait le texte par coeur. 
Temps court d’écriture, travail du texte (inclus les coupes en direct) urgence qui empêche la naissance d’angoisse, adaptation au caractère fantasque et prolixe du réalisateur. Au final une expérience tenue par le temps et joyeuse.

Les Gardiennes
Long métrage de Xavier Beauvois, 2017. Travail d’adaptation de deux ans, du roman éponyme d’Ernest Pérochon. 
Nous avons écrit à trois cette adaptation. Marie Julie Maille, monteuse du film et moi dans un premier temps, Xavier n’aimant pas la phase d’écriture et se projetant uniquement sur les scènes qu’il fantasme. Très au clair avec ce qu’il pense avoir le désir de tourner ou pas, un ‘non’ à une scène de sa part étant définitif, même s’il a pour les scénaristes une logique dramaturgique. Pour le coup, gros effort d’adaptation de ma part, viable grâce à Marie Julie qui travaille avec lui depuis 2005. J’ai appris de sa liberté à s’approprier le roman d’Ernest Pérochon, devenu exclusivement le sien. 
L’histoire tournée de ses femmes agricultrices qui ont tenu les fermes quand les hommes étaient au front en 14 est éloignée du projet assez féministe du romancier et du scénario qui a obtenu l’avance. Les aléas du tournage, l’apport des actrices, le sacrifice de nombreuses scènes écrites racontant leur émancipation a laissé émerger la souffrance des hommes au front. La seconde ligne du roman a donné un film différent du scénario mais un film de Xavier Beauvois assurément avec ce singulier mélange entre lyrisme et souci documentaire. Xavier a une obsession de la vérité du détail (machines agricoles, lieux, armes) mais se fiche du réalisme. Nous avons collaboré avec l’historien Jacques Mauduy pour les dernières versions. Un autre travail d’écriture a ensuite eu lieu après le tournage pour structurer le récit au montage. Nous avons réécrit ou emprunté à la correspondance de guerre de soldats pour raconter l’effroi de ces quatre années. 

Pour ce scénario et le suivant, j’habitais chez Xavier et Marie Julie en Normandie où la vie quotidienne, leur hospitalité chaleureuse est un continuum de la vie professionnelle.  
La mort d’Oblomov dans la cour de l’ambassade de Roumanie


JULIETTE SALES


Normale

Parfois, les choses se compliquent avant même de commencer à écrire...

J’avais vu la pièce dans un théâtre du 13ème arrondissement. Ça s’appelait “Monster in the Hall”. David Greig, grand auteur écossais, l’avait écrite. Et c’était aussi étrange que merveilleux, peuplé de jeunes gens énervés et timides, d’adultes épuisés mais tenaces et d’une fée virile. Immédiatement, j’ai rêvé d’en faire un scénario.

Avec Fabien Suarez mon co-auteur, nous nous sommes donc mis en tête d’acquérir les droits de cette pièce, mais son très prestigieux auteur avait une très prestigieuse agente anglaise, qui, quoique fort courtoise, nous a d’emblée laissé peu d’espoir. David est un auteur de renommée internationale, directeur artistique du Royal Lyceum à Edinburgh, très occupé, et il renâcle à céder ses droits.

Après plusieurs mois de relance téléphonique, l’assistante de l’agente était devenue ma meilleure amie (je lui parlais plus souvent qu’à ma meilleure amie)... avant de m’éviter à son tour.

Bref l’affaire était mal emmanchée.

Jusqu’à ce que par miracle (ou par mégarde !), l’assistante décroche un jour... Je lui jure que si on parvient à rencontrer David, on le convaincra, j’en suis persuadée. Un rendez-vous est fixé par zoom... mais David Greig l’oublie. Probablement culpabilisé, il accepte alors un déjeuner à Edinburgh, mais l’agente nous met en garde : elle a arraché ce rendez-vous de haute lutte et cela ne présage en rien d’un quelconque accord.

Qu’à cela ne tienne. Nous achetons des billets d’avion, nous affutons nos arguments, nous les apprenons par coeur, nous faisons une répétition générale...

Et puis la veille de notre rendez-vous, l’Angleterre vote le Brexit. David Greig est un homme de gauche, un auteur engagé. Un écossais qui plus est. Le Brexit est son pire cauchemar. Nous passons le déjeuner à parler politique et à maudire Boris Johnson. Au moment de se quitter, en gage d’amitié à cette Europe qu’il quitte malgré lui, il nous autorise à travaille sur sa pièce...

Parfois donc -pas souvent, mais parfois- le vent tourne en faveur des scénaristes obstinés.

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