Texte de Pierre Chosson, coprésident du SCA, pour l’ouverture de l’Assemblée Générale via Zoom du mercredi 18 novembre 2020
Bonjour à tous Je suis heureux de vous accueillir au nom du CA, pour cette AG un peu particulière dont on espère qu'elle sera unique en son genre "distancé"…
C'est une AG importante parce qu'elle marque un tournant dans notre jeune association passée, en peu d'années, de 23 adhérents en février 2017, à 92 lors de la dernière AG, et à plus de 500 en arrivant au port, pardon non, 148 aujourd'hui… Mais c'est déjà beaucoup, presqu'inespéré, et nous ne sommes pas encore au port.
C'est une AG importante également parce qu'on se trouve avec, devant nous, une année qui risque d'être décisive, difficile et mouvementée en raison du COVID qui fragilise encore plus notre profession déjà précarisée, et qu'il va falloir être vigilant et inventif pour imaginer la relance. Mais aussi parce qu'on espère que cette année verra l'aboutissement d'un chantier essentiel duquel nous sommes activement partie prenante : les fameuses négociations interprofessionnelles, historiques, avec les organisations de producteurs.
Plus spécifiquement, pour le SCA, 2021 va être aussi une année de passage de relais. Quelques membres fondateurs, toujours au CA, ont décidé de reprendre du champ et d'autres vont y faire leur entrée… C'est bien, parce qu'il faut du renouvellement et de la transmission.
Et que le SCA ce n'est pas le CA, ce sont tous ses adhérents souvent aussi actifs et motivés.
De mon côté, tout en me proposant de rester au CA, je ne renouvelle pas ma candidature au bureau, donc à cette co-présidence que je partage avec Cécile depuis 3 ans et demi… Un peu à la manière de la Reine d'Angleterre avec Winston Churchill, il faut bien l'avouer. C'est l'occasion pour moi de dire que j'ai été très heureux de participer aux débats qui nous ont animés et continuent de nous préoccuper. J'ai toujours en tête que les sujets qui m'intéressaient le plus dans notre démarche pouvaient se résumer au constat qui nous a réuni : la survalorisation excessive de l'objet scénario dans le processus de création d'un film, couplé à la sous-valorisation paradoxale du scénariste sur le plan de sa rémunération, de son statut social et peut-être même de la reconnaissance.
Sur un point, il me semble que nous avons fait des progrès… Avec le SCA, la profession de scénariste commence à se voir reconnaître une légitimité qu'elle n'avait pas toujours parmi nos partenaires, pour parler et réfléchir sur le cinéma dans tous ses états… Même si certains de ces partenaires et de nos interlocuteurs pensent parfois que nous représentons le cinéma d'hier, ou de papa, plus que l'avenir des plateformes. J'ai même le sentiment qu'avec nos expériences, nos connaissances, notre volonté et notre enthousiasme "à parler" cinéma et pas seulement scénario, nous pouvons espérer être un trait d'union avec les réalisateurs et les producteurs qui demeurent nos partenaires naturels.
Sur l'autre point la survalorisation excessive du scénario, c'est pas gagné… Et derrière cette survalorisation, c'est le formatage qui guette. Mais si nous ne perdons pas de vue nos convictions à ce sujet, nous pouvons faire avancer la réflexion des uns et des autres.
Bref, j'ai déjà été un peu long… Je voulais terminer cette intro avant de céder la parole à Cécile en saluant ceux qui quittent le CA, Olivier, Amélie, Lise, Nathalie, Laurent, Maya, Yasmine. Je les remercie et aussi nos piliers, Cécile, Nadine, Cyril, Isabelle. Ainsi que Sabine, notre irremplaçable "compagnonne de route", conseillère et stratège avisée, autant qu'amie. Comme je remercie tous les adhérents anciens et nouveaux, dont la confiance mais surtout les questions, les retours d'expériences, les témoignages, continuent de nous faire réfléchir et d'inspirer nos actions.
C'est l'année du passage de relais et c'est formidable. Bienvenue à tous les nouveaux.
"Last but not least", grâce à vous tous, j'ai beaucoup appris sur notre métier que j'ai longtemps exercé solitairement avant ces presque quatre ans, et je me suis même forgé une conviction. On se demande souvent, je me demande souvent, on nous demande souvent, ce qui caractérise l'art ou l'artisanat du scénario… Et en échangeant avec vous, membres du CA ou adhérents, je me suis dit que c'est la générosité… Celle de mettre notre travail, notre savoir-faire au service de tous ceux qui viennent après nous dans la création du film… C'est, à mes yeux, ce qui fait le prix d'un scénario, celui, avant de se dissoudre, d'offrir un socle d'où se hisser à tous ceux qui vont ensuite pouvoir, grâce à ce socle, exercer leur propre créativité, qu'ils soient réalisateurs, chef op, comédiens, compositeurs, costumiers, décorateurs, monteurs et j'en passe, afin que le cinéma surgisse.
C'est une idée qui me plaît bien.
Le SCA va avoir quatre ans. Ce n'est qu'un début, continuons, le débat, le combat et tout le tralala, sachant que tous vous y avez votre part.
Merci.
Cécile, c’est à toi.